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Parce qu'avant d'être lesbiennes, on était juste humaines
20 février 2016

Devenir mamans, saison 1, ép 4 : le redouté passage chez le psy

lili_

 

Deuxième rdv au pays de la frite.

Nous avons pris la route en pleine nuit, juste après le travail, nous n'avons presque pas dormi. En fait, nous sommes en pleine période d'attentats, on est parties très tôt au cas où la frontière était fermée et contrôlée, comme notre cher président avait dit à la télé.

Ouais j'avoue. Quand j'ai appris que les frontière seraient fermées et que les terroristes venaient tous de Belgique, j'ai pas pleuré QUE pour la nation. Jme suis dis meeeeeerde ça tombe mal putain (je suis une fille vulgaire). Mais bon, j'ai fait passer mon visage décomposé pour un élan de solidarité nationale, easy.

Irrévérencieuse, vous avez dit ?

Mais en vrai, pas un policier/gendarme/militaire à la frontière. Les méchants pouvaient passer en toute impunité, et nous en faisions partie.

 

L'hôpital semble soudain familier, on se sent déjà comme chez nous dans la salle d'attente. ...L'attente, l'attente... Je tourne les pages de notre dossier, vérifiant inlassablement que nous n'avons oublié aucun papier pour finaliser notre dossier. Tout est là, bien rangé dans des pochettes plastiques. Chaque ordonnance, chaque feuille explicative sur la procédure, chaque radiographie de notre utérus sous tous les plans… Control freak.

Bureau du médecin. Elle examine tous les résultats rapidement, saisit quelques données, et nous explique le traitement que l'on va suivre. C'est là que nous comprenons qu'en fait, notre dossier était accepté depuis le début. Je ne sais pas en quoi va consister le rdv psy qui nous attend trois heures plus tard, mais il est clair qu'il ne sera pas décisif. Notre dossier est accepté. Aussi simplement que ça. Sans commission réunies, sans discussions, sans délai.

Elle nous explique aussi que, puisque nous avons choisi un donneur semi anonyme, il va falloir le choisir nous-mêmes sur un site de banque de sperme nordique.

Stupeur et tremblements. Choisir sur catalogue ? Arf.

 

RDV psy.

Ca n'était définitivement pas ce à quoi on s'attendait. Aucun jugement sur notre capacité à élever un enfant, aucun questionnaire… La dame la plus aimable du monde, prête à écouter chacun de nos moindres doutes, nous éclairant parfaitement sur le comportement à avoir face à un enfant qui, un jour où l'autre, demandera d'où il vient. Jamais elle ne laisse entrevoir qu'elle trouve les donneurs anonymes mieux ou moins bien, jamais elle ne porte un jugement de valeur sur telle ou telle méthode d'avoir un enfant pour un couple homo… bref, c'était la psy la plus ouverte d'esprit au monde et le rdv le plus agréable et rassurant qu'on aurait pu avoir. Nous en sommes ressorties ravies et convaincues qu'il était nécessaire pour mettre au clair une chose : nous n'avons pas à culpabiliser de notre choix de fécondation, ni de notre choix de donneur. C'est une décision que nous prenons en accord avec nos valeurs personnelles, et tant que nous sommes convaincues de faire le meilleur pour l'enfant selon NOS valeurs, personne ne pourra rien nous reprocher. Même pas l'enfant.

Enfin, ça c'est la théorie. Parce que moi j'y connais quelque chose en crise d'adolescence, et je sais qu'un ado imbuvable pourra te balancer n'importe quoi à la tronche tant qu'il pourra te toucher (papa, maman, dédicace si vous lisez ça uhu). Alors nous ne serons jamais à l'abri du « vous êtes des démons vous me faites gerber j'aurais voulu ne jamais naître si c'était pour être élevé par des gouines. Wesh. »

Je me demande si dans 15 ans on dira encore wesh. Ca m'étonnerait. Mais bon c'est un autre débat auquel je me consacrerai plus tard.

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  • Une histoire d'Amour, un appartement, un chien, un mariage, des enfants... La vie rêvée du petit couple ordinaire. Un conte de fées à un détail près : quelques (grosses) embûches sur le chemin de la banalité, quand on est lesbiennes.
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