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Parce qu'avant d'être lesbiennes, on était juste humaines

1 juin 2016

la confession

 

Petit récapitulatif des réactions à l'annonce de cette grossesse :

 

- la main qui vient directement se poser sur le ventre pour vérifier qu'on dit vrai

- la grand mère qui s'écrit "oh mais asseyez-vous asseyez-vous il faut pas rester debout alors !". Mamie, elle en est à 3 semaines, elle peut encore faire un marathon !

- la mère qui fait une annonce générale dans le couloir de son taff alors que tout le monde s'en fout

- le patron qui avoue s'être posé des questions sur cette poitrine soudainement énooorme. Visiblement il avait fait le choix de regarder sans poser de questions.

- le tonton campagnard qui ne comprend pas qu'il a devant lui une écho et qui relève la tête vivement en s'écriant "oh t'attends un ptiot ??"

- le tonton qui, part internet, ne sait pas comment réagir alors change de conversation très subtilement. "ah tu es enceinte ? Et donc la coupure d'électricité chez tes parents ça en est où ?"

- la mère qui manque de jugeotte et qui éventre le paquet de café grand-mère en croyant que j'ai caché un truc à l'intérieur. Heureusement que le père était là pour émettre l'idée que la solution était dans le titre.

- la meilleure copine par internet qui dit "trop bien !!" et qui demande un mois plus tard "euh j'ose pas demander mais elle est vraiment enceinte ou j'ai mal compris ?"

- le cousin qui envoie des tonnes de smileys non compatibles avec nos téléphones. Réaction obscurcie par la technologie.

- la mère qui dit "ah surtout faut le dire à personne, moi je ne l'ai dit qu'à machin et machine et machin mais faut le dire à personne"

 

 

Cela dit, si je devais faire un classement de la réaction la plus étrange, je choisirais la mienne. J'étais dans le salon-chambre-cuisine et je discutais avec mes cousines au réveil après une soirée pyjama (quoi ? On a 14 ans si on veut). Madame était partie au petit coin, on lui avait demandé de faire un test précoce au cas où, persuadées qu'elle ne pouvait pas être enceinte cette fois-ci de toutes façons, juste pour se divertir. Elle m'a envoyé la photo de la ligne bleu à peine visible mais, trop occupée à discuter, je ne l'ai pas vue. C'est quand j'ai vu qu'elle ne sortait plus des toilettes que j'ai réalisé qu'il se passait quelque chose. Je lui ai demandé de sortir, j'ai vu la faible faible faible ligne bleue, et je n'ai pas voulu y croire. Ni une ni deux, j'ai envoyé ma cousine de force aux toilettes, armée d'un test de grossesse pour vérifier qu'ils n'étaient pas défectueux. C'est quand elle est sortie avec un test absolument négatif que j'ai commencé à avoir des doutes.

Voilà.

A l'annonce de la grossesse de ma femme, j'ai forcé ma cousine vierge et pure à faire un test de grossesse. Chacun réagit comme il peut.

 

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1 juin 2016

Questions techniques

 

Au fur et à mesure qu'on annonce la grossesse, on se rejouit du bon choix dêtre passé par une clinique belge.

Parce que la question vient évidemment à chaque fois, et c'est bien normal : mais alors vous avez fait comment ?

"j'ai couché avec un mec bourré trouvé en boîte un soir"

"j'ai trouvé un mec sur internet qui voulait me donner son sperm à l'hôtel"

"j'me suis fait expédié du sperm par laposte"

 

Je vois d'ici la tête de mon patron. Ou mieux encore, celle de ma grand-mère.

19 mai 2016

Questions de jugements

 

 

Les futurs parents se posent des tonnes de questions, c'est bien connu.

 

Comment élever nos enfants ?

Comment les rendre heureux ?

Comment en faire des êtres intelligents ?

Comment les distraire ?

Vont-ils nous faire chier plus que nous rendre heureux ? (Non ? Y'a que moi qui me pose la question ?)

Est-on obligé de lui mettre les vêtements hideux qu'on lui offre à la naissance ?

 

Et bien toute ces questions sont doublées lorsqu'on est une famille homoparentale.

 

Est-ce que mes parents vont considérer le petit bonhomme qui sort du ventre de ma femme et qui n'a aucun de mes gènes comme étant leur petit-fils ?

Vont-ils faire une préférence pour le petit bonhomme qui sortira de mon propre ventre ?

Peut-on donner un prénom original ou sommes nous déjà une famille trop originale pour en rajouter ?

Peut-on donner un prénom mixte ou va-t-on interpréter cela comme un ultime affront à la société ?

Comment va-t-on expliquer à la maîtresse qu'il n'y aura pas de fête des pères et que franchement, s'il fait un seul collier de nouilles pour la fete des mères, ça ira bien comme ça ?

Peut-on l'habiller avec des couleurs sans qu'on pense qu'on en fait un drapeau arc en ciel pour revendiquer nos droits ?

Est-ce qu'on pourra faire des erreurs d'éducation sans qu'on nous balance dans les dents "on vous l'avait dit que les homos ne devraient pas avoir le droit d'élever un enfant"

Est-ce que s'il a un handicap mental ou physique, on sera doublement regardé de travers, genre "c'est dieu qui vous a puni"

Est-ce que je vais avoir le droit d'adopter mon propre enfant ?

Aurais-je le droit de le recupérer à la crèche tant que l'adoption ne sera pas déclarée ?

Comment l'enfant va-t-il nous appeler en sachant que je ne tolère pas les "mamounes, maman machin et maman truc, mama" et autres surnoms farfelus ?

Si notre garçon veut absolument avoir les cheveux longs, sera-t-on obligé de les lui couper pour pas qu'on nous dise que c'est notre faute et qu'il va devenir pédé ?

Sera-t-on obligé d'avoir des enfants ultra genrés pour faire taire les mauvaises langues, à savoir une fille en robe rose qui joue à la Barbie et un garçon avec des rangers aux pieds qui joue au petit menuisier ou qui adore les camions de pompiers ?

 

 

Et y'a tellement d'autres questions qui nous inquiètent... D'un côté il suffit de dire "on s'en fout, on sera toujours critiqué quoi qu'on fasse". D'un autre côté on a la chance de fonder une famille homoparentale alors que c'est encore interdit en France, il y a une certaine pression qui pèse sur nous, la pression de l'exemplarité, de vouloir montrer qu'on est une famille comme une autre sans problèmes majeurs et que l'on a des enfants similaires aux autres.

 

 

 

 

17 mai 2016

envie de fraises ? nan, plutôt du cochon mort s'il vous plait

Je ne sais plus comment ça a commencé.

C'était, je crois, un jour de mai. Il faisait beau, le printemps se réveillait doucement. Me saisissant de mon portable pour écrire un texto passionnant à propos de ma pause déjeuner pour tenir Madame informée de ma vie trépidante, je tins à peu près ces propos :
"Ca m'soule ils ont que des jambons beurre a la boulangerie d'en face"

Et voilà, c'était parti.

Madame, tranquillement allongée à la maison, profitant de ses vacances pour lire et faire le ménage (bah quoi jvais pas le faire alors que je bosse ?!), Madame disais-je donc, se mit en tête qu'un jambon beurre était THE aliment à avaler là maintenant tout de suite. Au point de prendre la voiture, d'aller acheter du pain et du vrai jambon de boucher à 40 min de route de chez nous. Comme si sa survie en dépendait.
Depuis, il y a toujours du jambon dans le frigo et du pain à cuire. Au cas où je repronnoncerais la formule magique....

Jambon beurre !

Moi qui pensais qu'une femme enceinte c'était hyper sexy et hyper mignon à manger des fraises tout le temps...

Je suis tombée sur une vraie parisienne à la limite du gros routier. Pas De chance. J'attends impatiemment de voir quelle sera mon envie spéciale de femme enceinte. J'essaierai d'être plus sexy, promis.

14 avril 2016

"Y'a plus de respect" comme ils disent

 

Madame est très maigre de base, malgré ses efforts pour prendre quelques kilos depuis des années. Elle fait, selon les périodes, 32 ou 34 de taille de pantalon.

Madame saute ordinairement des repas sans faire exprès, trop absorbée par son travail ou l'appétit coupé par les 4 expressos qu'elle s'est enfilé dans la matinée.

Madame, lorsqu'elle mange, se nourrit de brioches au Nutella, de fast food, de patates et de salami.

Bref, madame est une catastrophe au niveau équilibre alimentaire.

 

Aussi, depuis qu'elle est enceinte, elle s'oblige à manger plus sainement, et 3 repas par jour.

Mais son métabolisme étant moins génial que je ne le croyais, le fait de manger plus sain mais en plus grandes quantités la fait grossir. Elle commence à ne plus rentrer dans ses pantalons alors qu'elle est enceinte de 3 semaines à peine. Alors qu'elle n'a qu'une graine de couscous dans le ventre.

 

Et voilà que ce matin, elle m'avoue sa grande peur :

"- J'ai peur de faire une fausse couche...

- Je SAIS ! Tu le dis au moins 32 fois par jour !

- Nan mais c'est pas ça, c'est que... vu comment je grossis, si je fais une fausse couche je vais devoir faire un régime après.

- ....."

 

 

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8 avril 2016

Vieillir c'est découvrir

Vous savez, dans les films, les femme font leur test de grossesse et, quand il est positif, elles sont les filles les plus heureuses du monde. Elles le mettent dans l'assiette du papa pour le dîner ( ce qui est une aberration, quand on voit à quel point c'est difficile de viser droit et que le bâtonnet est bien souvent éclaboussé), elles s'empressent d'appeler leurs copines, elles sautent de joie, elles envoie des bavoirs à tout le monde en mode "j'aime ma tata", elles montrent les photos de leur première échographie à qui le veut....

 

Alors moi, bêtement, je croyais que ce serait pareil. Qu'il suffisait de voir une 2eme barre sur un test pipi pour annoncer notre grossesse au monde entier. Pour rayonner de joie, pour être emplie de bonheur. Pour se sentir enceinte et futures mères, en somme.

En vrai, tout ça c'est des mensonges.

Juste après le test pipi, on se dit "pas de fausse joie, allons d'abord faire une prise de sang". Quand on reçoit les résultats officiels, on est très heureuses, et une heure plus tard on se dit "pas de fausse joie, attendons 48h pour vérifier que le taux double bien et qu'on ne fasse pas une fausse couche précoce". Et pour tuer le temps entre ces 48 loooongues heures, on cherche des trucs sur internet.

Que faire pour éviter les fausses couches ? Combien y'a-t-il de chances d'en faire une précocement ? A combien de jours de grossesse sont-elles le plus fréquentes ? Quels sont les signes ? Quel taux de HCG est bon, quel taux indique que ça va pas tenir ?

Là, sur internet, t'as juste l'impression que TOUTES les femmes de France ont fait une fausse couche à leur première grossesse. Ce qui est statistiquement normal puisque tous les témoignages sur lesquels tu tombes sont dans la rubrique "fausse couche", donc les mamans heureuses et épanouies viennent rarement se pavaner sur le forum des fausses couches. "Eh oh les filles, moi j'ai jamais perdu de bébé, et ouaaaais, moi j'ai 5 merveilleux enfants et pas vooous, nananèèèère". Biatch.

 

On a compris plusieurs choses :

- il n'y a rien à faire pour éviter une fausse couche précoce, et tant mieux, car c'est juste une sélection naturelle, une évacuation d'un embryon non fiable.

- ce qu'ils appellent une fausse couche précoce, ça peut intervenir dans les 2 premiers jours après le retard des règles, mais aussi les 5, 10, 20 jours après, etc... en fait, on ne pourra pas avoir la conscience tranquille avant 3 mois et 1 ou 2 échographies.

 

Alors ils sont mignons avec leur mot "précoce", mais te laisser 3 mois espérer que tu vas avoir un bébé et te dire à la fin "oh dommage, il est tombé, essayez encore", pour moi c'est moyennement précoce. Ca me fait penser à la frustration qu'on ressent quand on joue aux pinces dans une fête forraine : ça attrape une peluche, ça la ramène vers le bord, et au tout dernier moment ça lâche la peluche à 1cm du trou. Imaginez la même frustration, mais sur 3 mois. GRRRR !!!

 

pinces

 

 

Bref, on n'est pas plus avancées. On aimerait se réjouir comme dans les films, mais nous et le positivisme ... Disons qu'on est plutôt des lectrices de Poe et Baudelaire plutôt que des lectrices de contes aseptisés par Disney. La peur de l'annoncer à tout le monde et de devoir revenir sur nos paroles  ("euh, s'il vous plaît, est-ce qu'on peut récupérer nos tétines "super mamie" et "super tata" ?"). La peur d'y croire, de se comporter comme des futures mamans, et de finir par découvrir que "Couscous" ne se transformera jamais en "Jésus".

 

 

4 avril 2016

Instant culinaire

 

 

Imaginez-vous un couscous.

Regardez une boulette de boeuf.

Regardez un pois chiche.

Zoomez encore, et focalisez-vous sur un grain de semoule. Semoule extra-fine, précisons.

Vous l'imaginez bien, cette graine ? Extra-fine hein.

Et bien, imaginez que vous réussisiez à la couper en deux.

Ne regardez plus que la moitié de la graine de semoule extra-fine.

Ca fait vraiment pas grand-chose hein ?

 

 

 

Et bien, c'est ni plus ni moins ce qu'il se trouve dans l'utérus de mon épouse à l'heure où je vous parle.

 

Nous sommes enceintes.

 

 

 

 

 

 

 

PS : oui, je dis nous sommes enceintes pour profiter un peu de sa gloire aussi, et alors.

PS2 : Je ne sais pas pourquoi j'ai choisi la métaphore filée du couscous. C'est la seule comparaison qui me soit venue avec celle du grain de poussière, en regardant autour de moi. Analyse : je ferais mieux de ranger mon appart au lieu de penser à bouffer.

26 mars 2016

Heureusement qu'on n'est pas noires et juives, en plus de ça

 

Pour combler l'attente des résultats de notre 2eme essai IAD effectué mardi 22 mars, laissez-moi vous raconter une petite histoire :

 

J'ai une collègue de travail qui, quand je suis arrivée dans l'entreprise, ne m'adressait la parole que pour me mépriser ou me fustiger. Elle était allée se plaindre à la directrice, sa grande copine, que je ne lui racontais rien de ma vie, que ce n'était pas normal, que j'entravais la bonne entente de l'équipe. J'avais eu le droit à un entretien pour cette raison et on m'avait demandé de m'excuser. Chose que je n'ai évidemment pas faite parce que je suis gentille et soumise mais pas tout à fait stupide.

Maintenant, les choses vont grandement mieux. L'abcès a été percé il y a belle lurette quand mon épouse a rejoint la même entreprise en tant que big boss, et que l'autre s'est soudainement sentie obligée de me faire des courbettes parce qu'elle est trop bête pour savoir qu'elle ne peut pas se faire virer juste parce qu'elle est vilaine avec la femme de la patronne.

Bref on est devenues plutôt potes. Enfin on rigole ensemble pour passer le temps au travail, disons. Enfin elle rigole avec moi et je souris pour lui faire plaisir.

Et bien, cette collègue, à chaque fois qu'un nouveau rejoint l'équipe, la première chose qu'elle lui raconte fièrement, c'est que quand elle a su qu'une lesbienne allait venir travailler avec elle, elle a voulu démissionner parce qu'elle pensait ne pas supporter ça. Et elle raconte, grand sourire aux lèvres, qu'elle avait juré de ne jamais m'adresser la parole et que je la dégoûtais d'avance. Si elle est fière de raconter ça, c'est pour dire à la fin "mais finalement ça va, elle c'est pas pareil, elle ressemble à une meuf normale quoi."

Ca ne me choquait pas jusqu'à présent, étant très tolérante avec les imbéciles, et moi-même ayant été très homophobe dans le passé je me mettais à sa place.

Mais quand même... Quand on y réfléchit et qu'on remplace le terme de "lesbienne" par "noire" ou "arabe"... 

 

"quand on m'a dit que j'allais devoir travailler avec une noire, mais putain j'étais dégoûtée, j'ai voulu démissionner carrément tellement j'allais pas supporter. C'était hors de question que je lui parle. Mais finalement ça va, elle ressemble un peu à une blanche elle est pas comme les grosses noires dégueulasses là".

 

Est-ce que la fille noire en question tolérerait ce discours en souriant quand la collègue-conne raconterait ceci au petit nouveau fraîchement intégré ? Est-ce que ce petit nouveau se contenterait de dire "ah bon ? Ah ouais ?" en souriant aussi, sans rien ajouter ? Parce qu'on pourrait en parler de ça aussi, de la réaction des gens à qui elle tient ces propos. Sur 5 à qui elle a raconté ça devant moi, aucun n'a dit "mais enfin tu peux pas tenir des propos comme ça". Même pas un petit "mais t'es retardée ma pauvre"

 

Mouais, parfois je me rends compte que la tolérance n'est pas chose acquise partout ni par tous. Mais bon ça va évoluer dans le bon sens tout ça, suffit d'être patient.Et franchement, on n'est pas les plus à plaindre, de nos jours.

15 mars 2016

Le sujet qui fâche

 

Est-ce qu'on a parlé argent depuis le début de ce blog ? Je veux dire, concrètement ?

Est-ce que ça se fait de dévoiler nos dépenses faramineuses là, sur internet à la vue de tous alors que certains n'ont que 3 petits pois à manger chaque fin de mois ?

Pourtant, ça me semble nécessaire d'être claire sur les coût d'une PMA en Belgique pour des parisiennes. Au cas où, par miracle, un jour ce blog attirera plus de monde, cet article pourra au choix :

- convaincre un couple de lesbienne de bien réfléchir avant de se lancer dans la PMA et de mettre un sacré budget de côté

- dénoncer une petite injustice injuste.

- convaincre les gens de la manif pour tous que.... Non je déconne, ceux-là auront les yeux qui fondent rien qu'en lisant le titre du blog

 

 

 

Donc, quelques chiffres

 

Un A/R Paris/Liège = 126€    (26 péages + 80 essence + casses-croutes (x4))

Une consultation à la clinique = 28€

Une consultation psy = 56€

Achat des paillettes de donneur = 600€ par paillette, soit 3500€ si on achète de quoi faire 6 essais (maximum possible)

Frais de conservation des paillettes à la clinique = 400€ pour 2 ans max

Frais de préparation des paillettes avant insémination = 155€

Frais d'insémination = 190€

 

Soit un total d'environ 1000€ chaque mois pour un essai

 

A ça s'ajoutent les petits frais annexes : tests de grossesse (entre 1€ et 12€), prise de sang de grossesse sans ordonnance (18€), traitement d'ovulation 300€ si pas remboursé, pet-sitter pour le chien si pas de famille dispo, pose de jours anarchiques au travail pas toujours rémunérés.... Et si les insémination ratent, donc si on a dépensé 6000€ pour des résultats négatifs, alors il faudra racheter des paillettes et passer à la FIV. 2500€ d'opération + 600€ par paillette.

Au bout d'un moment c'est simple, soit ça marche rapidement soit tu abandonnes le rêve parce que tu peux pas sortir tout ça de nul part.

Et encore on dort dans la voiture et pas à l'hôtel, et encore on prend pas le train (200€ l'AR en moyenne), et encore on mange pas de repas chaud type resto ou friterie belge (et pourtant miom miom c'est tentant).

 

Il y a un facteur qui n'est pas commun à toutes les futures mamans PMA françaises : le coût des paillettes. En effet pour nous elles sont si chères à cause du fait qu'elles proviennent du Danemark car donneur semi-anonyme. Au Danemark les banques de sperm payent les donneurs et sont de véritables commerces. Si nous avions pris un donneur anonyme Belge, nous aurions un coût de préparation plus élevé ( 500€) mais pas de coût de paillettes. Donc nous payerions environ 800€ par insé au lieu de 1000€, ce qui n'est pas un gain négligeable sur 6 essais, par exemple.

 

 

Bref, c'est coûteux. Les Belges lesbiennes sont remboursées de tout ça, les françaises hétéros faisant de la PMA en France sont également remboursées de tout ça. Et si la PMA n'est pas autorisée en France pour les lesbiennes, c'est en partie à cause de tous ces frais. On considère que la société n'a pas à payer des actes médicaux pour former une famille contre-nature. Ce que je peux concevoir.

Mais j'peux vous dire que les hétéros qui passent par la PMA aux frais de la sécu, y'en a pléthore, et que dedans, forcément, y'a pas QUE des futures familles en or. Parce que c'est ça la réalité des choses, parce que y'a pas que des familles parfaites, parce qu'on n'est pas sensés juger les façons d'élever des gosses, parce que chaque famille est différente et que c'est mieux comme ça, parce que des psychopathes et des violeurs d'enfants ont parfois eu un papa et une maman 'normaux', parce que des adultes malheureux ça se trouve partout, même ceux issus d'une petite famille parfaite et catho.

Après, ne pas vouloir nous rembourser nos actes médicaux pour avoir un enfant c'est une chose. Mais si au moins on avait le DROIT aux actes médicaux en France, même à nos frais complets, ce serait déjà génial. "oui mais les lesbiennes vont nous voler tout le sperm de France, déjà qu'il y a très peu de donneurs". Ah ouais, c'est vrai. Mais je pense quand même que les lesbiennes voleront toujours moins de sperm dans leur vie que toutes les hétéros qui s'en font un bain de bouche.

ROOOOH c'est vulgaaaaire !!!

 

 

 

 

14 mars 2016

La queue du Mickey

Bon est bien, nous avons attrapé la queue du Mickey, on a donc gagné un tour supplémentaire. Pas un tour gratuit m'enfin, un tour quand même.

Les règles sont arrivées en tant voulu, nous avons appelé la clinique et nous sommes reparties pour les piqûres quotidiennes à 18h30 exactement.

Je suis contrariée que ça n'ait pas marché la première fois. Je suis mauvaise perdante. S'il n'y avait pas Madame pour me motiver, je bouderais la clinique le temps d'accepter la défaite. Ok, ils n'en auraient rien à faire. Mais au moins ça me soulagerait.

 

J'espère que pour ce cycle les éléments vont bien se goupiller, car pour le moment rien n'est sûr. Peut-être que l'ovulation se fera trop tôt, peut-être qu'aucun follicule ne voudra se développer, peut-être au contraire qu'il y en aura trop, peut-être qu'un empêchement professionnel va nous tomber sur le coin du nez...

 

Plus qu'à croiser les doigts jusqu'à lundi pour qu'on nous dise "rdv demain à 10h au centre de spermiologie".

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Parce qu'avant d'être lesbiennes, on était juste humaines
  • Une histoire d'Amour, un appartement, un chien, un mariage, des enfants... La vie rêvée du petit couple ordinaire. Un conte de fées à un détail près : quelques (grosses) embûches sur le chemin de la banalité, quand on est lesbiennes.
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